La fille qui avait 4 trains de retard
6 ans de tétouilleurs de compétition (à tel point qu'une sage-femme s'exclama avec élégance devant une de mes filles qui lui avait harponnée le petit doigt dès ses premières secondes de vie "Oh mais c'est une suceuse que vous avez là !!". La classe...)
... 6 ans de tétines perdues, de tétines tombées par terre, de rage, de désespoir, de vieillesse ennemie... je m'égare.
Pour la naissance de ma dernière, Sissicouture m'a gâtée (entre autres) d'un très adapté accroche-tétine que je n'ai d'ailleurs pas pris en photo. La révélation. Une autre vie en somme.
C'était trop simple.
L'accroche-tétine n'a pas survécu (enfin, je l'ai cru, je précise pour les âmes sensibles qui défaillent déjà) au premier jour de course effrenée où j'ai traîné mes 4 loustics à l'école le matin. Un quart d'heure à secouer les uns pour finir le bol de lait, à houspiller les autres pour enfiler le manteau, à s'agacer pour attacher chacun dans son siège auto, partir en trombe pas coiffée et sans manteau (pour moi, un classique chez les mères il paraît ;-)), désincarcérer les enfants de leur siège, courir en tenant les petites mains, les cartables, le bébé sous le coude avant que les grilles de l'école ne se ferment, se jeter sous la herse avant qu'elle ne touche le sol... et poser mes filles in extremis dans leurs cours respectives...
Ouf. Sauf que plus d'accroche-tétine (ni de tétine bien sûr) au poncho de la poupette.
Ô rage ! Ô désespoir ! (je vous l'ai déjà faite ??)
Dans la matinée était cousu (en double, on ne sait jamais) celui-ci :
25 cm de bande de coton, une micro chute de liberty, un bout de ruban et une pince-récup-de-badge-de-congrès (ne jetez jamais vos badges !).
A 10h du matin je respirais de nouveau...
A midi ma grande fille me ramenais l'accroche-tétine original, retrouvé à terre par une maîtresse, laquelle avait fait le lien (ne me demandez pas comment...) avec le bébé aux yeux écarquillés brinqueballé par une mère échevelée en pleine course.
J'ai donc 3 accroche-tétine chez moi à présent. Il ne peut plus rien m'arriver.